Bon Père Frédéric
La première lecture de ce dimanche s’ouvre sur la célèbre déclaration de Qohéleth : « Vanité des vanités, tout est vanité ! » Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui considèrent les réseaux sociaux comme le nouveau miroir des vanités. Beaucoup s’acharnent à construire une image idéalisée d’eux-mêmes dans l’univers virtuel d’internet. Cette quête illusoire de reconnaissance et d’identité, loin d’apporter la joie profonde à laquelle nos âmes aspirent, nous éloigne bien souvent du véritable bonheur. La Parole de Dieu nous invite à une autre perspective : « Recherchez les réalités d’en-haut, et non celles de la terre. » (Col 3,2)
Pour nous, chrétiens, nos véritables « influenceurs », devraient être les saints et saintes de l’Église, à l’image du bon Père Frédéric, que nous célébrons le 5 août. Déclinant une carrière prometteuse dans le monde des affaires, Frédéric choisit de suivre un chemin marqué par l’humilité, le zèle missionnaire et une fidélité indéfectible au Christ.
Né et baptisé à Ghyvelde, en France, en 1838, il entra chez les Franciscains et fut ordonné prêtre en 1870. Après son ordination, il exerça le ministère d’aumônier militaire, mais son désir profond était de partir en mission. En 1876, il arriva en Terre Sainte, où il devint, à l’image de saint François d’Assise, un messager de paix. En 1881, il se rendit au Canada, parcourant sans relâche le Québec, l’Ontario et même les États-Unis.
Partout, il ravivait la foi des fidèles et suscitait de nombreuses conversions. Le père Frédéric allait à la rencontre des gens dans les grandes villes comme dans les paroisses les plus isolées. En 1888, il s’établit à Trois-Rivières. Sa simplicité, sa bonté et sa prière ont profondément marqué la Mauricie, et de nombreuses personnes trouvèrent soulagement et réconfort grâce à son intercession. Il joua également un rôle essentiel dans la fondation du Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap, et fut l’un des trois témoins du célèbre « prodige des yeux ».
Béatifié en 1988 par le pape Jean-Paul II, nous plaçons désormais beaucoup d’espérance dans l’annonce prochaine de sa canonisation.
L’exemple du bon Père Frédéric nous enseigne que la véritable valeur d’une vie ne réside pas dans l’accumulation des biens matériels, mais dans le service, l’humilité, et l’ouverture du cœur à la volonté de Dieu.
En lui, nous découvrons un témoin vivant de la puissance transformante d’une foi vécue avec joie, courage et intégrité.
Père Abraham S. Joseph, OFM
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31 juillet 25
